Communiqué de Presse: Refus du Conseil Fédéral de revoir la Loi sur le blasphème
Le droit de blasphème toujours criminalisé en Suisse !
COMMUNIQUE DE PRESSE
C’est une belle occasion de faire progresser le droit d’expression et par là nos droits démocratiques que le Conseil Fédéral vient de manquer, jeudi 21 février dernier, par son refus de reconnaître en Suisse le droit de blasphème. Ce faisant il répondait à une résolution des Libres Penseurs suisses du 27.11.2018 visant à épurer l’article 261 du code pénal (référence : voir au bas du CP). Pour justifier une posture aussi regrettable il met en avant son refus d’envoyer un « mauvais signal » si ce droit nécessaire au blasphème devait être reconnu, mais mauvais signal à qui ? Aux églises quasi institutionnelles qui sont reconnues par la très grandes majorité des cantons comme l’église catholique romaine, l’église catholique chrétienne et l’église protestante réformée, et qui constituent de facto un électorat ou une frange de la population qu’il s’agit de ne pas indisposer, mieux : de rassurer et d’avantager en donnant sa caution étatique ? C’est également mais dans une moindre mesure un signal fort adressé aux musulmans de Suisse, mais qu’en est-il des autres minorités religieuses ou non-croyantes ?
Là encore force est de constater qu’en Suisse le régime de tolérance est de mise, malheureusement au dépens d’une vraie laïcité. Ce sont des calculs d’intérêts réciproques qui prévalent sur la notion d’un Etat qui appartiendrait à tous sur un pied d’égalité. Mais revenons au droit de blasphème : la France ne reconnaît pas le délit de blasphème, et des pays progressistes comme le Danemark, la Norvège, l’Islande, ainsi que d’autres tels Malte et tout récemment l’Irlande, pourtant depuis toujours inféodée au catholicisme, ont abrogé l’interdiction de blasphème. Pourquoi pas la Suisse ? A cela le Conseil Fédéral rétorque que la comparaison avec ces pays est « complexe ».
Et donc ? La complexité fait peur au point de pousser nos édiles à maintenir le statut quo ante ? Pour la LPR cette décision traduit pour l’essentiel un manque de courage politique mâtiné d’une peur irraisonnée de voir éclore en Suisse des violences verbales nouvelles adressées aux mouvements religieux. Ce n’est pas parce qu’un droit existe qu’il y aura forcément des abus. Par contre plus de liberté, oui. Pour paraphraser G. Orwell, toutes les croyances et les non-croyances sont égales en Suisse, mais certaines le sont plus que d’autres.
Lien vers la résolution des Libres Penseurs suisses :
Pour plus d’informations :
Patrick Goette : 079 262 11 47
Thierry Dewier : 078 863 68 29